Engagée dans ses missions au CSA, Christine Kelly l’est aussi auprès des familles monoparenales avec sa fondation « K d’urgences ». Malgré son emploi du temps, elle donne de sa personne pour l’intérêt des autres. Si sa vie est déjà bien remplie, Christine Kelly nourrit de nombreux projets et perçoit son avenir après le CSA comme un challenge, un défi.
Dans vos missions au CSA vous vous êtes toujours beaucoup impliquée.Votre engagement est aussi associatif avec votre fondation « K d’urgences » qui aide les familles monoparentales. Comment et pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette cause ?
J’ai créé la fondation « K d’urgences » le 19 avril 2010 pour trois raisons. D’abord, j’ai voulu poursuivre mon engagement social. A l’âge de 14 ans, j’aidais déjà les autres. Là j’ai été plus loin en créant une fondation sur une cause qui me passionne, les familles monoparentales, sans pour cela être concernée. Je trouve qu’il est important de se lancer dans un dossier pour défendre les intérêts des autres et non les siens. C’est essentiel d’être crédible pour aller constater sur le terrain et défendre leur cause de la façon la plus neutre possible. Enfin, la troisième raison est qu’il n’y avait aucune fondation qui s’occupait de ces familles alors qu’elles représentent une famille sur cinq en France, une sur deux par endroit à Paris. 85 % de ces familles sont des femmes. Elles sont les premières victimes de la crise, de la pauvreté, du surendettement… Je trouvais scandaleux qu’on ne fasse rien pour ces familles. J’ai cherché comment les aider. Leurs besoins ? Des ressources. Et pour cela trois axes de bataille sont apparus : les pensions alimentaires, les aides, l’emploi. Actuellement 40 % des pensions alimentaires ne sont pas versées ! J’en ai discuté avec Najat Valaud-Belkacem, ministre des droits des femmes. Un texte va être proposé à l’assemblée en janvier 2014. De plus, j’ai demandé au gouvernement de mener une campagne d’information sur le fait que les huissiers de justice et la CAF peuvent aller récupérer gratuitement les pensions alimentaires non versées. En ce qui concerne les aides, j’ai demandé au gouvernement qu’elles soient refondues pour aller aux familles les plus défavorisées. A l’heure actuelle, les familles qui n’ont qu’un enfant ne perçoivent pas d’allocations familiales. Enfin, le troisième axe, l’emploi dont le premier frein pour une famille monoparentale est la garde d’enfant. Comment retrouver ou trouver un emploi, si l’on ne peut pas faire garder son enfant faute d’argent ? La fondation « K d’urgences » délivre des fonds à des associations qui aident les hommes et les femmes à faire garder leurs enfants. J’ai mis en place des partenariats avec huit villes de France (Paris, Macôn, Courbevoie, Pointe-à-Pitre, Ajaccio, Angers, Nice et Fort-de-France) afin qu’elles libèrent des places en crèche pour les familles monoparentales.
En plus de ces actions, je me rends sur le terrain. La fondation a distribué plus de 1 500 billets pour Eurodisney, le parc Astérix, des matchs de foot, des spectacles, du cirque, des musées, des visite des châteaux… grâce à l’aide des partenaires, L’Oréal, Unilever, La Roche Posay, LCL, La fondation Clément… Aussi, je compte peut-être bientôt sur le soutien de parlementaires. Et, le week-end du 16 novembre, avec Cyril Hanouna, nous avons emmené en Guadeloupe deux mamans et leurs enfants qui n’avaient jamais pris de vacances de leur vie. Ils étaient si heureux !
Avec « K d’urgences », je constate et j’agis sur le terrain. Ensuite, j’agite les pouvoirs publics et les parlementaires. Je leur ai fait dix propositions pour les familles monoparentales !
« Je trouve qu’il est important de se lancer dans un dossier pour défendre les intérêts des autres et non les siens. »
Avec « K d’urgences », comme avec vos missions au CSA, les Antilles sont dans votre ligne de mire. La métropole oublie t-elle trop souvent ses compatriotes ultra-marins ?
Je m’occupe des Antilles parce que les Antilles sont la France ! La Guadeloupe a été française avant Nice et la Savoie. Dans mes dossiers, je regarde la France au sens large, avec un grand F comme Fraternité. Pour le cas de l’obésité, c’est bel et bien en Outre-Mer que les chiffres sont les plus graves. Des gens décèdent de ses conséquences. De même, c’est en Outre-Mer que l’on mesure le plus grand nombre de familles monoparentales. C’est important de le dire, et d’agir. J’aime faire bouger les lignes !
Quel avenir envisagez vous après votre mandat au CSA ?
Mon avenir après le CSA est un challenge, un défi ! Achever mon mandat au Conseil à mon âge (et pas à 62 ou 68 ans comme souvent), sans être fonctionnaire et donc sûre d’être recasée, c’est plus problématique vu les interdictions strictes de retravailler dans le secteur des médias l’année qui suit la fin de son mandat. Je suis encore payée un an après le CSA mais je préférerais travailler. Ma mission au CSA s’arrête le 23 janvier 2015. Je peux aussi partir avant si un poste me tente…
Aussi bien au CSA qu’avec votre fondation, vous êtes impliquée et engagée envers les autres. Ne seriez-vous pas tentée par une carrière en politique ?
Je pense que je fais de la politique au quotidien avec « K d’urgences » comme au CSA. La politique, pour moi, c’est être au service de l’intérêt général. Je suis au service des téléspectateurs au CSA et au service des familles monoparentales avec « K d’urgences », donc des français. Je fais bouger les choses sur le terrain, ça c’est de la politique. Je suis au cœur de la politique. Et j’aime cette politique là !
Vous faites déjà énormément de choses, avez-vous encore malgré tout d’autres projets ?
Oui, le musée des médias ! J’aimerais créer un musée des médias en France. Ce serait unique en Europe. La télévision participe à l’exception culturelle française et alimente le monde culturel, le cinéma, les radios associatives, le sport amateur aussi… C’est l’argent de la publicité qui permet ce financement. Les droits télé sur le foot par exemple financent jusqu’à 50 voir 73 % les clubs de foot amateurs contre seulement 23 à 25 % en Espagne, Allemagne ou Royaume-Uni. Nous avons 400 chaînes, 900 radios. Il faut donc un musée pour matérialiser tout cela et pour expliquer aux téléspectateurs ce qu’est la télévision, qu’ils puissent découvrir les métiers de l’audiovisuel. Actuellement la plupart des salons sur l’audiovisuel sont réservés aux professionnels. Au Japon, la NHK [ndlr : une chaîne de télé nippone] dispose d’un étage où sont présentés aux jeunes, les métiers de l’audiovisuel. J’ai parlé de ce projet aux pouvoirs publics, et je mets toute mon énergie à disposition pour créer ce musée ! Si ça ne séduit pas, je mettrais mon énergie sur d’autres projets, j’en ai beaucoup d’autres…
Un grand merci Christine Kelly pour cet entretien.
par Damien D., secrétariat de rédaction : Nathalie L.
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