Comme « prévu », l’avenir de l’AITV, cette rédaction spécialisée sur l’actualité africaine, semble être scellé par les dernières nouvelles en provenance de France Télévisions. Le 8 décembre 2014, ce serait la fin d’une aventure de près de 30 ans. Mais les médias africains comme les personnels de l’agence ne baissent pas les bras.
Dans notre article du mois de mai « L’AITV, une rédaction menacée de disparition », nous vous avons présenté l’AITV, son histoire, ses missions…et le triste sort qui lui était réservé. Les mois ont passé, la mobilisation n’a cessé, surtout parmi les médias africains, et malheureusement ni CFI (une agence de coopération médias) ni France Télévisions n’ont revu leur décision. La direction de France Télévisions a fixé le 8 décembre comme date d’arrêt définitif « Cette décision a été annoncée le 6 novembre à la rédaction par M. Papet, directeur général adjoint de France Télévisions en charge des ressources humaines » explique Didier Givodan (SNJ). La convention qui lie l’AITV et CFI se termine le 30 novembre. Ironie du sort, si l’AITV a été lancée en 1986 à l’occasion du sommet de la francophonie de Versailles, l’aventure s’achève également en plein sommet de la francophonie de Dakar ! L’agence continuera le monitoring et la fourniture de contenus jusqu’au 7 décembre. Mais tout ne semble pas perdu…
La mobilisation continue !
En France, le sort de l’AITV ne semble guère émouvoir les foules que ce soit auprès des ministères comme des médias, malgré la visite d’Annick Girardin, secrétaire d’État à la Francophonie dans les locaux de l’AITV le 20 octobre, et quelques papiers dans L’Humanité et une bonne chronique sur RFI. On verra bien ce qu’il en sera si France Télévisons poursuit sa restructuration à de plus importantes rédactions… Mais au sein de l’AITV comme parmi les médias africains la mobilisation est forte. « La fermeture de l’AITV sera-t-elle appliquée le 8 décembre ? A voir. Nous ne négligeons pour notre part aucune piste qui pourra empêcher la fermeture de l’agence. Des initiatives seront mises en œuvre dans les prochains jours dans la continuité de la lettre ouverte au président du Sénégal, Macky Sall, adressée début octobre par 33 personnalités francophones, africaines en majorité. » déclare le représentant syndical. En effet en Afrique, l’AITV fait l’objet de papiers et sujets dans de nombreux pays, le syndicat national de l’audiovisuel du Cameroun soutient également l’agence. (Voir la page Facebook de Soutien à l’AITV). Mais c’est surtout lors du sommet de la francophonie de Dakar, les 29 et 30 novembre que toute cette mobilisation pourra trouver son meilleur écho. Au lieu de fermer le jour de ce sommet, l’AITV pourrait-elle renaître ? Enfin, en France, une lettre ouverte devrait paraître dans la presse dans le courant de cette semaine.
Et pendant ce temps là à Malakoff, la vie continue… ou presque
Depuis presque 1 an, l’agence vit avec cette épée de Damoclès, d’une fermeture annoncée. Maintenant que la deadline, qui pour le coup porte très bien son nom, approche, les personnels de la rédaction continuent malgré tout leur travail dans les locaux à Malakoff en banlieue parisienne. alors qu’ils ne se sont pas inscrits dans un plan de reclassement proposé par France Télévisions. « C’est grâce à ce refus que nous pouvons encore plaider pour la recherche d’une alternative. » explique Didier Givodan. Par contre le sort de la trentaine de correspondants africains lui n’a pas évolué malgré les recours en justice. Ils se retrouveraient sans emploi.
Maintenant vous vous posez peut être la question suivante : mais quid pour les médias africains qui bénéficiaient des services, et surtout des images fournies par l’AITV ? « CFI aurait trouvé une solution avec la fourniture d’images, des rush sans commentaires, par l’AFP…» nous a confié Didier Givodan. Ce qui signe aussi la fin du JT Info>Afrique diffusé chaque soir sur Dailymotion et France Ô…
Ainsi cette semaine nous devrions voir les choses évoluer. Alors, à suivre …
Par Damien D.
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