Journaliste sur BFMTV et BFM Radio, Jean-Rémi Baudot présente le JT de l’économie dans « Info 360° » depuis la rentrée 2009. Un JT qui fait le tour de l’actualité économique du jour, et propose décryptages, clins d’œil ou coups de gueule. Si sa rythmique actuelle est plutôt économique; Jean-Rémi Baudot aurait bien pu faire carrière dans la musique. Après avoir fait sa connaissance en mars dernier (reportage de TéléSphère sur les coulisses d’ « Info 360° »), aujourd’hui Jean-Rémi nous retrace son parcours… sans fausse note.
Jean-Rémi, quel a été votre parcours ? Votre formation ?
J’ai une formation universitaire en éco, socio et science politique. Après un bout de Master à l’étranger, j’ai fait mes classes de journalisme à l’Institut français de presse (Paris 2). Côté pro, j’ai enchaîné pas mal de stages et de piges avant l’IFP à Libération, Sud Ouest… Une fois diplômé, j’ai tout de suite bossé à RMC Info puis BFM Radio pendant plus d’un an avant de partir pour Londres à Bloomberg. A mon retour en France, un petit tour par France 24 et Radio Classique et voilà !
Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir journaliste ? Et quant à l’économie ?
Honnêtement, il me semble avoir toujours voulu être journaliste. Ou sinon musicien ! J’ai fait énormément de musique à un niveau professionnel quand j’étais plus jeune. Ça aurait pu être une option. Quant à l’éco, j’ai toujours été intéressé par la vie des entreprises, leur stratégie etc… parler d’éco est venu assez naturellement d’autant qu’en général dans les rédactions, les journalistes ne sont pas très motivés par ces sujets là ;-). l’eco est aussi une niche.
C’est à Londres sur Bloomberg que vous avez fait vos armes en télévision… Que retenez-vous de cette expérience ?
J’ai beaucoup appris là-bas. Pour un journaliste, c’est génial de se confronter à un grand groupe média américain comme Bloomberg, un leader mondial ! J’y ai appris la rigueur de l’actualité financière, une certaine éthique du journalisme, du respect des sources et de la distance qu’on doit avoir avec elles. C’était aussi une télé où l’on m’a fait confiance rapidement. Du desk, j’ai eu la chance de pouvoir assez vite passer à la présentation des flashs puis des tranches d’infos… J’étais jeune mais la question de l’âge ne se posait pas. J’ai interviewé en tête à tête, en français et anglais, une bonne partie des plus grands patrons français. J’ai fini par y présenter la matinale. Pas sur qu’à 25 ans, on m’aurait laissé faire ça en France. Enfin et surtout, le fait d’habiter hors de France pendant un bon moment permet de prendre un peu de recul sur certains débats franco-français, sur les méthodes françaises… Sur ceux qui mettent parfois trop en avant le réseau ou les diplômes par rapport à l’expérience. Je ne glorifie pas le système anglo-saxon mais j’ai mille exemples de gens qui ont réussi à Londres des choses qu’ils n’auraient pas pu faire à Paris. J’admire le pragmatisme britannique et leur capacité à se relever.
Londres, c’est aussi la création du blog frenchinlondon. La capitale anglaise a plutôt bien marquée votre carrière.
Oui, à mon arrivée à Londres, j’avais lancé un blog pour chroniquer un peu sur la ville et la vie sur place. Rien de personnel. Assez vite, l’audience est montée et quelques mois plus tard, Libération m’a proposé un partenariat. Mes textes, mes photos… tout ce que je publiais était repris sur libe.fr, une audience énorme pour moi. J’avais entre 50 et 80.000 lecteurs par mois. D’un point de vue journalistique, c’était très intéressant d’être en lien direct avec les commentaires des lecteurs. C’est moins distancié qu’un travail en télé où le feedback des téléspectateurs est quasi-inexistant. Le blog à l’époque était anonyme et étant français à Londres, beaucoup pensait que j’étais forcément trader. Cela m’a valu quelques messages assez violents en pleine crise financière.
Depuis octobre 2009, vous animez le JT éco du soir dans Info 360° sur BFM TV. Quel bilan tirez-vous de cette première saison ?
Je suis plutôt content de la manière dont le JT a évolué depuis que je l’ai repris. J’ai conscience que l’éco n’est pas ce qui passionne le plus les foules mais je pense qu’on peut rendre l’éco sexy. Ca passe par plus de pédagogie, des infos très illustrées avec des graphiques et des éclairages d’experts… On peut aussi expliquer de manière simple les grands enjeux économiques. La question des finances publiques est fondamentale pour que les citoyens sachent ce qu’on fait de leurs impôts… l’éco, c’est une autre grille de lecture du monde.
Et comment abordez-vous la nouvelle saison ?
Pour cette nouvelle saison, je suis content de bosser avec Thomas Sotto et Nathalie Levy. Exigence et décontraction, ça me va parfaitement. De mon côté, j’essaie de renforcer le décryptage sur l’info la plus forte de journée. J’ai aussi envie de muscler « l’éco en bref » qui donne pas mal de rythme à mon JT. Et puis j’aime bien à la fin « l’éco en plus » pour un clin d’œil ou un coup de gueule. C’est la preuve qu’on peut parler d’éco en gardant de la légèreté. On travaille avec Thomas Sotto pour rendre le journal plus interactif, avec une plus grande utilisation du « mur » comme le fait Harold Hyman. Je mise sur l’explication par les graphiques !
« Si des banquiers ont pris trop de risques, c’est aussi parce que personne n’est venu les interroger sur ce qu’ils faisaient. »
L’économie a peut être été longtemps un parent pauvre en télévision, en tout cas sur les chaînes généralistes. La crise éco n’a–t elle pas changé la donne ? Le travail de vulgarisation est-il mieux réalisé ?
Je trouve que globalement on progresse. Il me semble que l’info éco est très bien traitée sur des chaines comme France2. Capital sur M6 est aussi évidemment une référence. Mais après, je persiste à croire que l’éco pour le grand public ne se résume pas à la « conso ». Les médias d’info doivent oser parler d’économie. On ne peut pas juste s’affoler pendant les crises en se disant que personne n’a rien vu venir et que personne n’était au courant. Si des banquiers ont pris trop de risques, c’est aussi parce que personne n’est venu les interroger sur ce qu’ils faisaient. Le garde-fou que représente le journalisme face à l’action politique devrait aussi exister concernant l’éco et le business.
Qu’aimez-vous dans votre métier et aimez-moins ?
Évidemment comme tout le monde, je trouve que les horaires décalés sont parfois compliquées mais c’est là qu’on trouve les tranches d’info les plus intéressantes, c’est un choix assumé. J’aime surtout le fait d’avoir un travail en perpétuelle évolution. Je pense à mon journal tout au long de la journée mais je ne sais jamais à 16h quel en sera le contenu exact à 21H25. C’est très excitant. Et j’aime aussi le fait qu’on puisse bosser sur plusieurs antennes. J’interviens aussi le soir sur BFM Radio. J’adore pouvoir garder ce lien avec la radio. Peu de groupes de médias permettent cela !
On trouve votre nom associé à une boite de prod en musique KBG Prod. Que reste-t-il de ce projet ?
Il reste beaucoup d’envies. Ca fait un moment que je développe des idées d’émissions, de programmes pour la TV, la radio ou le net. En 2004, je ne connaissais rien à la TV mais j’avais très envie de proposer une émission sur la musique auto-produite. Un truc très rock. J’ai donc monté une grosse équipe pour produire un pilote avec du live, un plateau etc… Avec mon pilote (rock’ad) sous le bras, j’ai fait le tour des boites de prod, des chaines, rencontré pas mal de monde… Au final, ca n’a pas marché mais j’ai beaucoup appris. En même temps, les émissions musicales à la télé, ca ne marche pas si bien… Mais peut-être un jour ! Je garde cette envie de proposer de nouvelles émissions. Quelques unes sont en discussion à BFM Radio par exemple. A suivre !
Quels sont les 3 derniers faits d’actus qui ont retenu votre attention ?
La crise, les retraites… Tout et rien en particulier. Je suis évidemment très sensible au traitement de l’éco dans les médias et particulièrement de la part des politiques. Je trouve assez détestable d’instrumentaliser des chiffres. Parfois, dans leurs interviews, certains journalistes laissent, par manque de culture éco souvent, des politiques ou des patrons dire des contrevérités sur l’économie pour plaider leurs causes. Ca m’énerve quand on utilise l’éco pour prendre des gens pour des cons (rires). Pour cela, les journalistes anglo-saxons auraient des leçons de pugnacité à nous donner.
Quels sont vos projets ?
Développer le JT de l’éco pour le rendre encore plus accessible. Pour le reste, on verra ce qui se passe du côté de la future chaine BFM Business ! Mais on en reparlera et puis il n’y a pas que l’éco dans la vie donc à suivre !
Retrouvez Jean-Rémi Baudot,au JT de l’éco, du lundi au vendredi 21h25, 22h25 et 23h25 sur BFMTV.
Merci Jean-Rémi !
par Damien D.
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