Arrivé cet été en provenance de France 2, Olivier Galzi est à la tête de la nouvelle Matinale de l’info d’i>TELE. La Matinale a changé depuis l’an dernier, alors il nous présente cette session d’information. Aux côtés d’Amandine Bégot (lire son interview du 18 octobre 2009), présente lors de cette entretien.
Olivier, pouvez-vous nous décrire votre formation et votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai fait IEP à Grenoble. Je suis parti au Canada, puis j’ai pigé pour France 3, M6 et France 2 en free-lance. A l’issue de France 2, je suis parti avec un copain caméraman sur le terrain. Je suis entré comme ça à France 2, ça a été 8 ans de reportages notamment Envoyé Spécial avec Paul Nahon et Bernard Benyamin. Quand Oliver Mazerolle (ndlr : ancien Directeur de l’information à France 2 de 2001 à 2005) est arrivé, ce fut la présentation des journaux à Télématin, puis joker du 13h, du week-end et enfin de David Pujadas à 20h.
Présentez-nous la Matinale de l’Info. Que retrouvons nous? Et pourquoi regarder I-Télé à cette heure-ci et pas les autres matinales ?
Olivier Galzi : On y retrouve le cœur de la Matinale, c’est-à-dire l’information et les journaux présentés par Amandine. L’équation voulue, c’est « bien réveillé, bien informé et dans la bonne humeur ». On a à la fois de l’actu brute qu’Amandine nous donne, mais aussi du décryptage.
Amandine Bégot : En regardant I-Télé durant un quart d’heure, les gens ont leur dose d’information avant de partir. Et pour le coup, on ne se prend pas trop la tête.
O. G. : Notre Matinale est la seule qui propose ce qu’on propose. C’est-à-dire que Télématin est une très bonne émission, mais c’est une émission. Ce n’est pas de l’information en continue. BFM TV, très bien, sauf qu’on est sur de l’information en boucle. Une fois qu’on a écouté un quart d’heure, on a fait le tour. Nous sommes à la marge entre le tout-info et l’émission. Quand vous venez nous voir, vous pouvez rester raisonnablement 45 minutes sans voir la même chose et en ayant appris en permanence. C’est la raison selon moi pour laquelle il faut regarder I-Télé.
Pour vous, c’est une grande première, puisque vous êtes ce qu’on appelle en bon Français, un anchorman. Au bout de deux semaines d’antenne à ce rôle, vous vous sentez comment ?
O. G. : Bien. J’aime beaucoup. Je me suis beaucoup retourné le cerveau en me demandant comment je vais apprendre ce nouveau métier. Et Pierre Fraidenraich, le Directeur de I-Télé, m’a dit « arrêtes de te faire des nœuds au cerveau, et reste toi-même ! ». Du coup je dis qu’on m’a fait venir pour m’amuser. C’est rare les métiers où on te dit, tu viens et restes toi-même. Cela change du journal où c’est une case, de plus j’étais joker, alors ce n’était pas mon costume. C’est ce que je voulais et c’est ce qu’ils voulaient, donc ça tombe bien.
Et vous Amandine, vous vous consacrez exclusivement à la présentation des JTs ?
A. B. : Oui c’est nouveau aussi pour moi. Cela ne ressemble pas à ce que je faisais l’année dernière, mais c’est intéressant aussi.
O. G. : Ce qui m’a aussi frappé dans cette chaine, c’est le dynamisme et la réactivité à tous les étages, techniciens, journalistes ou à la direction. Dès qu’on a une idée, hop on la tente ou on ne la tente pas, on ne se pose pas plein de questions, et Amandine est très forte dans l’adaptation. On se concerte beaucoup avec Amandine et on fait des changements dans l’émission par touches. Ca fait notre 11° Matinale, et on a pas mal évolué. Les premiers retours que nous avons sont bons, et que c’est plutôt sympa.
Amandine, vous pouvez nous dire un mot sur Olivier ?
A. B. : On ne se connaît pas beaucoup, car ça fait peu de temps. Mais je trouve ça très courageux de sa part de se lancer dans un projet comme ça. J’ai fait l’expérience l’an dernier quand je suis arrivée à I-Télé, et ce n’était pas facile au début.
Un petit mot sur les gens qui vous entourent à la Matinale.
O. G. : Amandine Bégot, que je découvre aussi, je la connaissais déjà à l’antenne. Elle est tout à fait pétillante et très réactive.
Marc Cantarelli est notre nouveau rédacteur en chef. C’est l’un des fondateurs de BFM TV, donc il connaît toute la machinerie du tout-info.
Frédérique Talbot, notre chef d’édition, est juste fondamentale. C’est notre « Shiva » du matin, elle a 12 mains, 4 oreilles etc. Elle parle à tout le monde, elle fait un travail difficile et je lui tire mon chapeau.
Claude Askolovitch est à la fois dans la réflexion profonde et dans la capacité à être léger pour exprimer cette profondeur. Si vous l’écoutez vous vous dites « tiens il est sympa ce type » , mais en l’écoutant vraiment, vous vous dites » il y en a derrière ! « .
Robert Ménard a la capacité de poser les questions que tout le monde se pose. Ca en dérange certains, et je trouve que c’est une qualité, et il est avec nous pour ça.
Ce que j’aime bien avec ces deux derniers, c’est quand ils débattent, ils débattent vraiment. Il n’est pas rare de les voir continuer à débattre pendant la pub ou quand la Matinale est terminée. Surtout, il y a zéro notes de leur part pour avoir une certaine spontanéité à l’antenne.
Capucine Graby essaie d’expliquer les choses en économie en se disant « en quoi ça concerne tout le monde ? ».
Thierry Fréret pour la météo est un prévisionniste de Météo France et quand il parle de météo, il sait de quoi il parle. Pour nous la météo est une information.
Enfin Olivier Le Foll est un vrai passionné de sport. Il ne vient pas travailler mais assouvir sa passion. Et puis le sport est un des piliers de la chaine.
Chacun d’entre eux est légitime dans son domaine.
Entre 8h45 et 9h, il y a le zapping politique où Claude Askolovitch et Robert Ménard réagissent aux propos des différents invités. Mais pourquoi n’y a-t-il pas d’invités politiques tous les jours dans la Matinale ?
O. G. : C’est un choix. J’ai présenté les 4 Vérités sur France 2. A la radio, c’est le rendez-vous politique du matin. Le problème est que les invités politiques n’ont pas toujours quelque chose à dire. Rarement plus de deux fois par semaine, un politique vous apprend quelque chose le matin. Alors plutôt que de s’enfermer dans un rendez-vous où on va s’ennuyer trois fois sur cinq, on ne va prendre le politique que le jour où il sera vraiment dans l’actu. Pour l’instant on n’en a un petit peu moins que ce qu’on va avoir en cours d’année, mais on fera de la place pour celui qui aura vraiment quelques chose à dire. De plus on se rapproche de la Présidentielle, donc on ne manquera pas ce créneau là.
Notre offre politique est tout de même riche. L’édito de Claude Askolovitch est politique, le Tir Croisé et le zapping politique aussi. La politique du matin est devenue de la politique politicienne de la petite phrase et ça ne nous intéresse pas. On en joue d’ailleurs, car ils se battent pour essayer de récupérer les hommes et les femmes politiques le matin pour ces petites phrases, et quand il y en a qui sont intéressantes, nous les récupérons dans le zapping politique. Et on les récupère toutes. Alors plutôt que d’écouter dix minutes de chacun pour avoir une petite phrase, vous venez chez nous, et on les met en relief. Ca me parait beaucoup plus intéressant qu’un invité politique tous les jours. Ca ne veut pas dire qu’on n’en aura pas, on a reçu Rama Yade. On ne l’a pas entendue de tout l’été sur la politique de l’immigration, elle s’est exprimée pour la première fois chez nous. Il n’y a pas que de la politique car notre premier invité était Camille Lacourt (ndlr : triple Champion d’Europe de natation).
On dit souvent que les chaines infos sont une sorte de centre de formation, pour faire un parallèle avec le sport. Mais Télématin aussi. Comment ont-ils pris l’annonce de votre départ ?
O. G. : En préambule de votre question, ça a été vrai que les chaines infos étaient des centres de formation, mais ça n’est plus le cas. Pour ma part, j’ai autant appris à Télématin, au 13h, ou au 20h. Je me permets de dire ça, car on a l’impression que les chaines infos sont des « sous-chaines ». Pour avoir vécu les deux, je peux vous dire que ce n’est pas le cas.
Pour répondre à vos questions, j’avais envie d’autre chose. On participe dans un univers où il y a un big-bang en l’occurrence, la TNT. Elle porte bien son nom car elle a fait exploser le système. Qu’on le veuille ou non, j’étais dans l’ancien système. Et ce nouveau système était dans l’action alors que l’ancien dans la réaction. Je me suis dit, « tu as la chance d’être dans une génération au cœur d’un big-bang, et si t’es pas dedans, c’est un peu idiot ». C’est pour ça que j’y suis allé, et c’est un discours que tout le monde a compris.
Justement à Télématin, vous avez présenté les journaux, fait la revue de presse, mais également les 4 vérités où vous interviewiez des politiques. Est-ce plus difficile d’interroger des personnalités politiques, ministres comme Bernard Kouchner, que d’autres personnalités de la société civile comme Emmanuel Petit ou encore Sophie Marceau comme cet été ?
O. G. : Ce n’est pas plus difficile, ce n’est juste pas les même règles. Pour une interview politique, il faut connaître les règles de la dialectique. C’est aussi simple que ça. Le politique vient car il a un message à faire passer. Et vous, vous avez des questions à lui poser. Quelque soit la question, il se raccrochera à son message. Alors pour le public, ce n’est pas toujours marrant, et c’est une raison pour laquelle nous avons notre zapping politique.
Pour les interviews de personnes de la société civile, l’acteur n’en fait pas partie car il a ses propres règles et est là pour sa promotion. Il sait comment se vendre et il se vend bien.
Comme pour Omar et Fred ?
O. G. : J’ai bien aimé (ndlr : ils ont chanté la chanson « Ziggy » avec le nom de « Galzi »). Eux ce sont des iconoclastes. Ils cassent le cadre, mais ça reste de la promo. C’est facile avec eux car ils font le job. Un fou furieux comme Fabrice Luchini, j’appréhendais un peu, car il casse le cadre aussi. Alors qu’on se met avec lui à casser le cadre et à entrer dans le jeu, ça donne quelque chose d’intéressant.
« Faire du terrain, mais pas à n’importe quel prix »
A France 2, vous étiez titulaire à Télématin mais joker pour les autres journaux. Vous présentiez le 13h, puis le 20h et enfin les journaux du week-end. Maintenant, vous ne présentez plus les journaux, mais y a-t-il une façon différente de traiter l’actualité suivant les différents moments, comme pour l’écriture de vos journaux par exemple ?
O. G. : Le matin, il ne faut jamais perdre à l’esprit qu’on réveille les gens. Il faut les prendre par la main, il ne faut pas être trop violent avec eux.
Pour le matin, plus qu’un autre moment de la journée, on attend de la bonne humeur.
Surtout le matin, on réfléchit à ce qui va se passer dans la journée et essayer d’ouvrir sur la journée. Pour ouvrir sur la journée, il faut du nez, on l’a ou on ne l’a pas. Amandine l’a et j’espère l’avoir. Et c’est le seul moment de la journée où vous pouvez le faire. A 13h, vous racontez ce qui s’est passé dans la matinée, et à 20h vous racontez ce qui s’est passé dans la journée.
Nous avons interrogé en juillet (lire l’interview), Patricia Loison qui a présenté l’émission Faut pas Rêver sur France 3, qui a plutôt bien marché en audiences. Il était question que vous la présentiez un moment. Pourquoi ça ne s’est pas fait ?
O. G. : J’ai refusé car ce que l’on m’avait proposé au départ, n’est pas ce qu’on m’avait proposé à l’arrivée.
Est-ce que Faut pas Rêver ne traduisait pas une envie de retourner sur le terrain?
O. G. : Oui, mais pas à n’importe quel prix.
Et vous Amandine, un retour sur le terrain ?
A. B. : Quoi qu’il arrive, je retournerai sur le terrain. Je suis arrivée par hasard à la présentation, je m’amuse. Dès qu’il se passe une actu importante, ça me titille toujours de ne pas pouvoir en être.
Cela fait aujourd’hui 255 jours (ndlr : l’interview a été effectuée le vendredi 10 septembre) que Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier et leurs trois accompagnateurs ont été capturés en Afghanistan. Vous présentiez les journaux au moment du drame, où d’ailleurs vous révèliez en connaître un des deux personnellement. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
O. G. : Pour moi c’est une histoire personnelle car quand je disais que j’avais commencé en free-lance avec un ami caméraman, c’était Stéphane Taponier. Hervé est également un copain, et que dire de cette situation, c’est que c’est dur. J’y pense tous les jours, j’espére avoir le bonheur de vivre leur retour à l’antenne.
Passons à une question plus légère, la semaine dernière a eu lieu le championnat du Monde de Tango en Argentine.
A. B. : A travers cette information, ça confirme ce qu’on disait, c’est qu’on essaye d’apporter un peu de légèreté et de bonne humeur dans les journaux. Essayer trouver quelque chose qui nous fasse un peu respirer. Ce matin, il y avait une Aston Martin de James Bond qui a été vendue aux enchères avec tous ses gadgets.(rires)
Comme il est de coutume pour nos interviews, je vous laisse le mot de la fin. C’est à vous de conclure !
A. B. : Venez nous voir, c’est bien.
O. G. : Pas mieux.
Retrouvez la Matinale de l’info de 5h55 à 9h00 du matin sur I-Télé
Merci à Olivier Galzi et Amandine Bégot.
par Rémi L.
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