66minutes, le magazine d’information de M6 présenté par Aïda Touihri, s’est vu reconduit en première partie de soirée, tous les mercredis soirs à 20h50 désormais, pour sa troisième saison. Nous avons fait le point avec Aïda sur ce début de saison, ainsi que sur ses nouvelles aventures radiophoniques sur FranceInfo, la chronique « Regards d’Ailleurs »…
Aïda, depuis la rentrée, la 3ème saison de 66minutes a pris place le mercredi soir sur M6. Pourquoi être reparti en prime, la fin de la saison 2 ayant connu des audiences mitigées ?
Les audiences des primes de la saison 2 n’étaient pas si catastrophiques que ça ! On avait fini sur de bons résultats. On n’allait pas s’avouer vaincu, et franchement cela aurait été dommage de ne pas tenter l’aventure pour la rentrée.
Les premiers numéros ont traité de sujets relatifs aux problèmes que rencontrent nombre de français au quotidien (logement, alimentation…). Or les premiers effets de la crise économique se font sentir. Ces problématiques sociales pendront-elles plus d’importance dans l’émission ? Y accorderez-vous un traitement particulier ?
66minutes reste avant tout un magazine d’informations pluri-thématiques, on propose des dossiers sur de thèmes particuliers certes, mais nous continuerons à parler de tout ce qui fait l’actu et pas d’une thématique unique, comme le font déjà Capital ou Zone Interdite. On va bien sur continuer à traiter ces thématiques sociales, ça fait et va faire l’actualité : des mouvements sociaux se mettent en place, la crise va sans doute continuer sur l’année 2009…
Quelles analyses faites-vous de ces premiers mois, aux audiences très inégales, et au début polémique avec le reportage sur Sarcelles ? (ndlr : « un été dans la cité » : reportage tourné à Sarcelles le 14 juillet 2008)
Les voies de la télé sont impénétrables… Quoiqu’il en soit on essaie de tirer à chaque fois des enseignements et de s’adapter.
Quant a la « polémique » à propos du reportage sur Sarcelles, c’est finalement beaucoup de bruit pour rien. On nous a fait un faux procès, les gens interviewés dans ce reportage ne se sont ni sentis trahis, ni trompés, et n’ont pas été payés non plus pour témoigner !
Curieusement, certaines associations n’ont vu que ce qu’il y avait de plus négatif dans le reportage -et qui était pourtant une réalité, comme elles le reconnaissaient elles-mêmes-. Mais j’ai été très surprise qu’on ne parle pas de ceux qui donnaient une autre image de la banlieue, et qui étaient eux aussi dans le reportage : la mamie de 73 ans qui passait ses étés à participer aux ateliers poupées pour les petites filles du quartier, ces deux jeunes qui recherchaient un emploi, ces familles qui partaient une journée à la mer…
Je constate également que lorsque nous faisons un reportage sur ce qui se fait de mieux en banlieue, nous n’avons aucune réaction de ces mêmes associations…
Un reportage pour la saison 1 (sur les évangéliques en France), deux interviews de stars américaines la saison 2 (Jodie Foster et Mariah Carey). Qu’allez-vous nous réserver Aïda pour cette année, un peu de terrain à nouveau ?
Retourner sur le terrain à vrai dire j’y travaille ! Vous le verrez j’espère très bientôt !
D’ailleurs petit retour sur ces deux interviews de stars : Jodie Foster et Mariah Carey. Comment cela s’est il passé ?
Ah entre Mariah Carey et Jodie Foster ce fut très différent (rires) ! Ce sont deux personnalités complètement aux antipodes l‘une de l’autre ! Jodie Foster est très gentille, simple et naturelle, elle parle un français parfait… J’ai pris beaucoup de plaisir. Avec Mariah Carey, j’ai vu la différence, c’est la star, la diva, on ne sait pas à quelle heure elle va venir, et quand elle se montre enfin son arrivée est très surfaite, avec plein de gens qui lui parlent tout le temps… En tout cas, ce fut des expériences assez drôles et très enrichissantes -Jodie Foster est vraiment adorable !- mais ces interviews people, ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus….
Cette saison, on ne vous retrouve plus sur Public Sénat, où vous présentiez « le Débat ». Que retirez-vous de cette expérience ?
Ce fut un vrai challenge pour moi, et là encore une très belle expérience. J’en garde un très bon souvenir ; cela m’a apporté beaucoup et m’a permis de me perfectionner dans l’exercice des débats. Pour des raisons d’emploi du temps -66minutes en prime- j’ai du arrêter…mais j’espère bien pouvoir y revenir un jour !
La télévision n’est pas votre seul terrain de jeu, depuis l’année dernière, on peut vous entendre sur FranceInfo, avec la chronique : « Itinéraires »…Mais pas d’ « Itinéraires » bis, pour vous, cette saison, une nouvelle chronique, « Regards d’Ailleurs »… Expliquez-nous ce changement ?
J’étais intéressée par autre chose, j’avais déjà beaucoup donné pour « Itinéraires ». J’ai réfléchi à une autre chronique, exposant des regards pertinents de la presse étrangère sur la France et ce qui fait l’actualité de notre pays, « Regards d’Ailleurs » est ainsi née !
Que vous apporte la radio par rapport à la télé ?
Une autre manière de traiter l’information, plus d’écriture aussi. J’expose d’autres choses, différemment, et je tiens beaucoup à continuer sur ce média en parallèle de la télévision.
Côté coulisses racontez-nous un peu à quoi ressemble votre organisation de travail…entre la télé, la radio, et votre qualité de jeune maman…
Ma qualité de jeune maman c’est à la maison , après le travail, et j’essaie de garder du temps pour m’occuper de mon bébé. Au travail, 66minutes accapare la semaine, avec l’apothéose du mercredi soir. Pour « Regards d’Ailleurs », je parcours la presse internationale sur le net, et j’enregistre ma chronique le vendredi dans les studios de FranceInfo.
A l’image de 66minutes abordons quelques thèmes qui ont fait ou font l’actualité…
Aïda, vous avez des origines tunisiennes, pouvez-vous nous dire ce que vous avez ressenti lors du sifflement de la Marseillaise dans le stade de France lors du match de foot France-Tunisie ?
On ne peut pas approuver les gens qui ont fait ça, c’est une sorte de défi débile ! Mais ce qui m’a le plus agacée ce ne sont pas tant les sifflements que les réactions qui ont suivi ; quand j’entends un secrétaire d’Etat aux sports dire qu’il faudrait arrêter de jouer contre les équipes des pays du Maghreb, c’est complètement ridicule !
Barack Obama vient d’être élu à la Présidence des Etat-Unis. Quel est votre sentiment sur cette élection ? Quelles pourraient en être les conséquences dans le monde ?
Il est encore trop tôt pour en parler mais d’ores et déjà, cette élection est un signe fort pour toutes les minorités du monde entier. N’oublions pas qu’il y a encore 40 ans, les Noirs américains n’avaient aucun droit civique. Qu’on aime ou pas les Etats-Unis, on ne peut que reconnaître que le chemin parcouru depuis est immense. En tout cas, je suis très heureuse de l’élection de Barack Obama. C’est un homme qui a un tel charisme, qui porte un tel espoir ! J’espère que ceux-ci ne seront pas déçus, sinon la désillusion sera énorme, partout dans le monde.
Selon un sondage réalisé par FRANCE 24, l’institut Harris et le International Herald Tribune, le 24 octobre dernier, 78 % des Français interrogés se disaient favorables à une présidence Obama. Pourtant de « French Obama », on ne trouve pas. Quelles sont les raisons à ce fait ? Est-ce envisageable prochainement ?
Je trouve en effet que le paysage politique français n’est pas très représentatif, certes il y a des ministres de couleur, mais ils n’ont pas été élus (sauf Rachida Dati, dans le VIIème arrondissement de Paris). Ce cas de figure n’est pas impossible mais malheureusement je ne pense pas que ce soit pour tout de suite, les partis politiques ont encore beaucoup de chemin à faire…
Un sujet commun aux Etats-Unis et à la France : une certaine prise de conscience écologique des populations, depuis la hausse des prix du pétrole. Aïda, dites-nous quels sont vos gestes écolos du quotidien ?
Je fais le tri des déchets, je fais attention à l’énergie à la maison, j’essaie de moins gaspiller, de ne pas trop imprimer de documents par exemple… Je chine aussi dans les brocantes pour faire de la récup’…
Merci beaucoup Aïda!
De rien Damien ! C’était un plaisir ! Et grosses bises à toute l’équipe de Télésphère qui me suit depuis mes débuts télévisuels…
Par Damien D.
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