[Coupe du Monde] Sandra Tshiyombo : « C’est tous les 4 ans donc on fait des sacrifices ! »
Journaliste sur Africa 24, Sandra Tshiyombo, en plus des JT d’infos générales, co-anime l’Africa 24 Football Club à l’occasion de la Coupe du Monde de Football au Brésil. Avant de la retrouver à l’antenne ce week end de 11h30 à 12h30, elle revient sur ce début de Mondial et nous livre quelques pronostics…
Sandra, on est plus habitué à vous voir aux JT. C’est une première pour vous d’animer une émission dédiée aux sports, au foot en particulier ?
Il est vrai que jusqu’à présent sur Africa 24, on me voyais plus dans des émissions d’informations générales mais ce n’est pas la première fois que je travaille sur une émission de sport. J’ai déjà eu l’opportunité de présenter l’Africa 24 Football Club (une émission consacrée au football africain et international), en binôme. En 2012, j’ai également présenté une émission dédiée aux JO de Londres. Et cette année, pendant le mondial de football, nous avons un programme spécial sur lequel nous sommes trois présentateurs en alternance.
Vous nous l’aviez confié, ce n’est autre que Nelson Monfort qui vous a donné envie d’être journaliste. Et vous vouliez être journaliste sportive… On touche au but ? C’est une vraie chance que cela se passe lors d’une Coupe du Monde ?
Le personnage Nelson Monfort m’a séduit lorsque je regardais Roland Garros quand j’étais petite! Mais ma référence reste le regretté Thierry Gilardi. Je rêvais de devenir journaliste sportive et de travailler sur des émissions de foot, alors que j’ai joué au tennis pendant toute mon enfance (rires) ! Donc je suis dans mon élément en cette période de mondial de football. Pendant les phases de poule, je regardais tous les matchs même ceux à 3h du matin alors que je commençais à 8h! C’est ça la folie du mondial. C’est tous les 4 ans donc on fait des sacrifices (rires)!
Qu’avez vous pensé de la phase de poule de cette coupe du monde ?
Cette partie était intéressante et surprenante. On pense bien évidemment à l’élimination de l’Espagne. Personne ne s’attendait à ce que le tenant du titre se fasse humilier. Petite déception du Brésil qui réussit à s’imposer sans réellement convaincre. Il y a eu de belles révélations aussi. On parle souvent des attaquants et pas assez des gardiens donc personnellement je félicite Memo Ochoa, le gardien du Mexique, qui a été décisif à plusieurs reprises malgré une élimination en 8ème face aux Pays-Bas.
« Oui, je crois à un remake de 98 (rires) ! »
Comment voyez-vous la phase finale ? Les Bleus, les équipes africaines ?
Même s’il y a eu quelques révélations comme le Costa Rica que très peu de personnes voyaient sortir des poules, je verrais bien une affiche finale entre deux nations du football. Le Brésil est le pays hôte mais la Selecao s’est mise en danger à plusieurs reprises, y compris lors du match contre le Chili. Jouer sa qualification aux tirs aux buts, c’est terrible. Donc je ne miserai pas sur elle. Les Bleus étaient dans un groupe abordable donc je ne suis pas étonnée de leur parcours, même si il est vrai qu’il y a toujours des surprises dans le sport ! Malgré une équipe jeune, il y a des joueurs d’expérience pour porter cette sélection. Je les sens dans une bonne dynamique, et je les verrais bien en finale. Oui, je crois à un remake de 98 (rires) ! Le Nigéria sauve tout de même l’honneur et c’est une fierté pour l’Afrique, car les Super Eagles sont champions d’Afrique en titre avec un coach local, Stephen Keshi. Saluons aussi la performance des Fennecs algériens et de leur gardien Raïs M’Bolhi qui a été remarquable. Leur rencontre face à la Maanchaft s’annonce toutefois compliquée.
Les joueurs africains font le bonheur des équipes de Ligue1, et d’autres championnats, mais la Coupe du Monde ne réussit pas trop aux équipes nationales. Une explication ?
C’est une réelle déception. Sur cinq équipes continentale qualifiées, seulement deux ont réussi à sortir des poules. Entre le premier et le deuxième match, certaines ont montré un jeu différent. Mais au final, ce qu’on retient ce sont les polémiques sur les primes, les bagarres entre joueurs, les boycotts d’entraînement… Un gâchis quand on connaît leur potentiel. Certaines équipes africaines manquent de rigueur et de discipline. Des anciens joueurs évoquent cette triste réalité. En dehors des rivalités entre joueurs, les rassemblements ont lieu tardivement si on compare aux autres sélections, par exemple. Donc l’esprit d’équipe et les automatismes sur le terrain ne se créent pas en une semaine. Au-delà de ces points, il faut remonter à la source: la fédération de football. C’est au Ministère des sports de chaque pays de se pencher sur le sujet, sinon dans 4 ans nous serons toujours au même stade. Certains trouvent injuste le fait qu’il n’y ait que cinq pays africains représentés au mondial mais lorsqu’on voit l’édition 2014, on comprend pourquoi. Une fois de plus, c’est dommage parce que lorsqu’on voit ces mêmes équipes jouer en Coupe d’Afrique des Nations, on voit qu’il y a un potentiel énorme et des supporters motivés comme jamais pour soutenir l’Afrique entière, et pas uniquement leur sélection.
Après la Coupe du Monde, allez-vous continuer à animer des émissions dédiées aux sports ?
Je l’espère fortement (rires)! Je suis dans mon élément et je m’amuse réellement, donc j’en profite et j’espère que ce mondial m’ouvrira des portes dans ce domaine, par la suite.
Retrouvez Sandra Tshiyombo dans l’Africa 24 Football Club samedi 5 et dimanche 6 juillet de 11h30 à 12h30 sur Africa 24.
Merci Sandra !
par Damien D.